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Michel Senon désherbe ses céréales depui Michel Senon désherbe ses céréales depuis le semoir

Le combiné de semis de l'exploitant de la Haute-Vienne est équipé d'un dispositif de traitement localisé.

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Le désherbage localisé n'est pas une chose nouvelle. Cette technique, qui était tombée en désuétude, retrouve un certain regain d'intérêt dans les cultures en rangs (maïs, betteraves...), notamment avec les désherbineuses.

Certains agriculteurs recourent également à cette méthode lors du semis de ces cultures.

Michel Senon, exploitant à Rancon (Haute-Vienne), est de ceux-ci. Mais il ne s'est pas arrêté à une utilisation sur maïs. Il a poussé plus loin le concept en le transposant sur céréales.

« Il y a deux ans, j'ai équipé mon semoir à maïs d'un kit de désherbage. Je me suis dit que si la technique fonctionnait pour cette culture, cela devait également être le cas pour les céréales. J'ai donc fait l'acquisition la même année d'un second kit pour mon combiné de semis, explique Michel. D'autant que, dans la région, nous désherbons déjà en postsemis car les conditions pédoclimatiques ne nous permettent pas de passer plus tard. »

 

Autonomie. La cuve a une autonomie de 400 litres, soit une dose de 50 l/ha pour 8 ha.

 

 

Hauteur. Les jets sont disposés à 35 cm au-dessus du sol.

 

 

Buses. Les buses utilisées, de type miroir, ont un angle de 110°.

 

Gain de temps

Le choix de Michel était lié à plusieurs objectifs. « Une partie de nos blés sont semés derrière un maïs ensilage et la fenêtre d'action est parfois limitée. En embarquant la pulvérisation sur le combiné, je gagne du temps. J'implante ma culture à un coût moindre et je ne reroule pas sur une terre qui peut être peu porteuse. »

Le kit de pulvérisation inclut deux pompes électriques. La première est dévolue au brassage en cuve et la seconde, à la pulvérisation. Cette dernière envoie la bouillie vers une tête de répartition qui la distribue de manière égale vers les buses. Ces dernières sont fixées au niveau de la herse de recouvrement.

« Les buses sont de type miroir. Elles ont un angle de 110°, pour une couverture complète, précise l'agriculteur. Les jets sont positionnés à 35 cm du sol, ce qui participe à l'efficacité du système. Il y a ainsi très peu de prise au vent, supprimant quasi tout risque de dérive. »

Le dispositif fonctionne sous régulation DPAE. Un capteur placé au niveau du renvoi d'une des roues d'entraînement du semoir informe le système sur la vitesse d'avancement. En cabine, un terminal permet de régler la dose d'application. Il offre également une possibilité de modulation manuelle et renseigne sur la surface travaillée, la quantité totale de produit utilisée, le temps de travail...

« Ce boîtier indique aussi le pourcentage de charge de la pompe. Ainsi, je suis tout de suite averti en cas de bouchage de la tuyauterie, précise Michel Senon. Leur diamètre impose de rester vigilant sur ce point et un nettoyage quotidien s'impose. Pour cela, je rince le circuit à l'eau claire, puis je nettoie chaque tuyau à l'air comprimé. »

Une cuve achetée d'occasion

La cuve frontale a une autonomie de 400 litres. « C'est amplement suffisant. Je traite à une dose de 50 l/ha, soit une autonomie de 8 ha. N'ayant pas de parcelle dépassant cette superficie, il n'était donc pas nécessaire d'avoir un plus grand volume », note l'exploitant.

Cette cuve achetée d'occasion prend place à l'avant du tracteur. Il s'agit d'un pulvérisateur porté dont les rampes avaient été démontées par l'ancien propriétaire pour être remplacées par une lance.

L'achat et l'installation du dispositif complet ont coûté à Michel Senon 3.500 euros. Il a planifié un retour sur investissement en quatre, cinq ans. Cependant, pour lui le plus important n'est pas là. « Le gain en confort de travail a été immédiat et cela n'a pas de prix ! », observe-t-il.

 

Semer, désherber et... préparer le sol en un passage

 

Outil frontal. La cuve avant prend place sur un déchaumeur modifié par Michel Senon. Avec un tel attelage, il ne laboure plus et réalise ainsi trois opérations en une : préparation du sol, semis et désherbage.

 

Michel Senon ne s'est pas contenté de regrouper semoir et pulvérisateur. En non-labour, il veut valoriser au maximum le relevage avant de son tracteur. La cuve frontale et les pompes du dispositif de désherbage prennent place sur un déchaumeur à dents Quivogne Tiller.

Son châssis se compose de deux barres percées à intervalle régulier pour fixer des dents à l'interrang souhaité. « Grâce à ce montage, j'ai pu retourner les dents pour transformer le déchaumeur en outil frontal, explique l'agriculteur. L'appareil comporte deux types de dents, des courtes et des longues, afin d'obtenir une répartition sur deux rangées. Elles travaillent à 15 cm de profondeur de manière à suffisamment préparer le sol en amont du combiné de semis. »

 

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